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Titre du blog : Histoires yaoi
Auteur : histoiresyaoi
Date de création : 31-05-2013
 
posté le 13-06-2013 à 10:58:25

Pieveth, Chapitre 4

 

 

 

 

Elihus, le visage pâle comme un linceul, s'est levé, imité par Calith. Le baron de Beoan est un homme d'une soixantaine d'années, qui vit au château depuis des décennies. S'il va parfois sur ses terres, au delà des remparts, pour s'assurer de leur bon fonctionnement, il préfère vivre auprès du pouvoir, dans le jeu de la cour, à l'affût de la moindre rumeur, toujours prêt à servir le roi et à s'attirer ses bonnes grâces. Calith l'a toujours vu au château, dès son plus jeune âge. Et lorsqu'il l'a revu, lors du couronnement, il a pu constater que le temps a marqué le baron de son empreinte : ses cheveux sont grisonnants, sa tunique souligne un embonpoint marqué et son visage est strié de rides. Un homme discret et jovial.

 

Sans même prononcer un mot, Elihus et Calith suivent Loundor dans le dédale de couloirs jusqu'à pénétrer dans les appartements du baron. Appartements est un bien grand mot pour cette simple chambre, au demeurant grande et richement meublée. Mais qu'importe, c'est une plus grave affaire qui les amène ici. Le baron est allongé sur son lit, les jambes et les bras largement écartés, un mouchoir profondément enfoncé dans la bouche. Les draps de soie, autrefois d'une blancheur immaculée, se sont gorgés de sang. Beoan est entièrement nu. Il a été castré et entaillé en plusieurs endroits. Il est mort, vidé de son sang et visiblement dans d'atroces souffrances.

 

Calith ne s'attarde guère à observer le corps. Il se sent nauséeux. En tant que guerrier, il a côtoyé la mort à plusieurs reprises et c'était rarement beau à voir. Mais ce qui a été infligé à cet homme...

Elihus, passant sa main sur son col comme pour se donner un peu d'air, demande d'une voix blanche :

 

- Personne n'a rien entendu ?

- Personne. Mes hommes les plus fidèles interrogent en ce moment même les serviteurs et les esclaves, mais personne n'a rien entendu jusqu'à présent. Ils me préviendront dès qu'ils apprendront quelque chose. Son serviteur attitré était rentré dans sa famille, auprès d'un malade. Beoan était seul toute la nuit, et ce n'est qu'au petit matin qu'il a été découvert par l'esclave chargé de lui apporter le dîner.

- Et toi ?

 

Calith n'a pas besoin d'en demander plus. Ils savent tous les trois qu'il fait allusion aux dons que lui confère sa nature de loup-garou. Une meilleure ouïe, un odorat et une vision plus développés que la moyenne. Mais Loundor hausse les épaules dans un geste agacé.

 

- Je n'ai rien entendu. Ma chambre est bien trop éloignée. Et si le meurtre a eu lieu dans la journée ou dans la soirée, je devais être dans la cour d'entraînement, comme toujours. Quant aux odeurs, ce sont celles habituelles. Le baron, bien sûr, celle de son serviteur et des esclaves qui gravitent autour de nous. Ces odeurs sont mêlées à celle de la peur et de la douleur. Même le corps ne porte pas d'odeur plus marquée. Je ne peux rien faire de ces informations. Et pour le bruit, à part le sang qui goûte sous le matelas, rien.

- Bon. Si tes hommes apprennent la moindre information, fais-le savoir. Les affaires personnelles des esclaves et serviteurs doivent être fouillées, en espérant qu'on trouve la dague ou le rasoir qui a fait ces entailles. Cette affaire ne doit pas s'ébruiter, le temps qu'on trouve, avec Elihus, la version officielle à donner. On ne peut pas se permettre d'avoir un tueur qui sème la panique au château. Et envoie des esclaves chercher le corps. Qu'ils l'emmènent, discrètement, jusqu'au temple pour être préparé pour l'enterrement.

- Bien.

 

Loundor quitte aussitôt la pièce, le visage fermé. Il enrage de ne pouvoir être plus utile. Elihus, la main grattant machinalement sa barbe, laisse échapper un soupir. Puis annonce à son roi :

 

- Les gens seront au courant dans l'heure. Les serviteurs et les esclaves parlent. On ne peut pas le cacher. Disons qu'il s'agit d'un règlement de compte, que nous faisons le nécessaire pour appréhender le meurtrier et qu'il sera puni.

- Et comment on trouvera l'assassin ? Nous n'avons aucune piste.

- On trouvera un coupable.

- Elihus ! On ...

 

L'arrivée des esclaves chargés d'emmener le corps l'empêche de terminer sa phrase. Attrapant son conseiller par le bras, Calith l'emmène dans la calme bibliothèque et ferme soigneusement la porte. Et laisse éclater sa colère :

 

- Il est hors de question qu'on fabrique un coupable de toute pièce et qu'on le fasse exécuter ! Trop d'injustices ont eu lieu ces dernières années.

- Réfléchis bien Calith. Tous les regards sont braqués sur toi et tes décisions. La cour, le peuple, tous attendent que tu redresses la situation. Comment pourrais-tu avoir la moindre crédibilité si tu admets que tu es incapable de trouver le meurtrier qui a tué, dans ton propre château, l'un des nobles les plus appréciés de la cour ?

- Et comment pourrais-je avoir la moindre crédibilité si je mens au peuple, si je fais pendre un innocent ?

 

Les deux hommes s'affrontent du regard pendant de longues secondes, avant qu'Elihus ne cède. Levant les mains en signe d'apaisement, il admet :

 

- Tu n'as pas tort. Faisons l'annonce de la mort du baron, puis prions les Dieux pour que Loundor et ses hommes trouvent le véritable coupable. Ça nous fera gagner une journée ou deux, mais pas plus. Ensuite, il faudra trouver une solution.

- Bien. Fais prévenir les gens que je parlerai, dans la salle du trône, à l'heure du déjeuner.

 

Elihus s'incline rapidement et quitte la pièce. Resté seul, Calith se frotte longuement les yeux. Il n'avait certainement pas besoin de ça. Il se retourne, contemple la porte close. Pourquoi n'a-t-il pas pensé à demander à Elihus s'il y avait déjà eu des précédents, sous le règne de son père ou avant ?

 

Déterminé à se changer les idées, sous peine de sombrer dans le désespoir, Calith s'empare du premier dossier qui lui tombe sous la main. Un banal problème de bois. La forêt appartient au royaume et jouxte la muraille, à l'extérieur. Les paysans, voisins de la forêt, demandent humblement l'autorisation de couper quelques arbres pour se chauffer cet hiver et pour réparer les outils. La première réaction de Calith est d'accepter, évidemment. Comment pourrait-il leur refuser ce droit, alors qu'ils vivent à deux pas de la forêt ? Mais les annotations d'Elihus, dans la marge, lui font pousser un soupir. Trop de bois a été prélevé de la forêt, ces dernières années, pour la construction d'armes, pour le confort du tyran, pour les bûchers qu'il faisait dresser sur la place devant le château, comme autant de divertissements. D'après le conseiller agricole d'Elihus, il faut cesser de prélever le moindre arbre pendant les cinq prochaines années, sous peine de voir la forêt réduite à un petit bosquet. Calith pousse un nouveau soupir puis, trempant sa plume dans l'encrier, annote : « Autorisation de prendre suffisamment de bois pour l'hiver, mais pas plus. Obligation pour les paysans de replanter d'autres arbres dans les zones déboisées. Pour toute autre utilisation du bois, s'adresser au château ». Plus loin, il note « Voir avec Loundor si la forêt de la falaise peut être prélevée d'arbres. Sinon, négocier avec les royaumes voisins pour obtenir du bois, paiement avec les présents reçus lors de la cérémonie ». Laissant retomber sa plume, Calith pousse un soupir interminable. La moindre demande déclenche une succession de problèmes. Il ne s'en sortira jamais.

 

 

 

 

 

Un dossier dans la main, il parcourt lentement les couloirs du château. Le visage fermé, l'air soucieux, il dissuade spontanément toute tentative d'approche de la part de serviteurs. En réalité, il ne va nulle part. Le dossier est traité et pourrait parfaitement rester sur le bureau en attendant qu'Elihus se charge de le ranger à sa place. La vérité, c'est que Calith a besoin de se changer les idées. Et la pluie qui tombe dehors, glaçant tout sur son passage, l'empêche de sortir. Il en a tout bonnement marre des dossiers à régler, des décisions à prendre. Et tant qu'il est en mouvement, Elihus ne peut pas lui mettre la main dessus et palabrer des heures durant sur le meurtre du baron de Beoan, sur les réserves de nourriture ou sur l'importance capitale de la décision à prendre au sujet des trois sapins qui bordent une route inutilisée.

Alors il marche, sans prêter attention aux couloirs qu'il emprunte ni aux gens qu'il croise. Du moins, jusqu'à ce qu'il entende une voix mauvaise qui parle un peu trop fort.

 

- T'as raté le jour. Faudra attendre encore. Et le mériter, bien sûr. J'ai pas le temps de m'en occuper.

 

Aussitôt, le roi s'immobilise. Un rapide coup d'œil lui permet de se situer : il est devant la salle spéciale des esclaves. Il comprend aussitôt la discussion. Afin d'éviter que les esclaves aient des comportements irrespectueux, et afin d'éviter les grossesses multiples, il a été décidé, des centaines d'années auparavant, que les esclaves porteraient en permanence un fin anneau de métal à la base du gland. Resserré magiquement autours des chairs fragiles, ne pouvant être ôté que par un sort, il ne blesse pas l'esclave lorsque son sexe est au repos. Mais le gonflement des chairs, dû à l'érection, est aussitôt réprimé par le métal inflexible. Et la douleur fait immédiatement retomber l'excitation.

 

Cependant, on ne peut réprimer la nature, aussi Voinon est chargé, une fois par semaine, de libérer les esclaves de cette contrainte afin de satisfaire leurs pulsions, grâce aux rudiments de magie qu'il connaît. Calith n'ignore pas que cette frustration permanente doit être difficile à gérer. Mais il faut bien s'assurer de la docilité des esclaves. Et dans d'autres royaumes, les asservis sont castrés dès leur perte de liberté.

 

L'interlocuteur ne répond pas, et déjà, Voinon l'entraîne hors de la pièce. C'est l'esclave qu'il ont retrouvé dans la cellule dissimulée chez le bourreau. Voinon sursaute en se trouvant nez à nez avec son roi, et s'incline aussitôt. L'esclave, lui, a baissé la tête et garde une position soumise.

 

- Je vais m'en occuper.

 

Les yeux du responsable des esclaves s'écarquillent de surprise, mais il se garde bien de faire le moindre commentaire. Après tout, le roi fait ce qu'il veut, quand il veut. Calith est le premier surpris de cette affirmation, quand bien même elle sort de sa propre bouche. Il ignore ce qui lui a pris, mais maintenant que c'est dit...

 

- Je vous le laisse, Votre Majesté.

 

Voinon s'incline bien bas, encore une fois, et s'éloigne dans les couloirs. Calith en profite pour mieux observer l'esclave, maintenant qu'il est proche de lui.

Il est presque aussi grand que le roi, des épaules carrées mais d'une maigreur alarmante. Ses cheveux ont été rasés et forment une ombre noire sur son crâne. Son visage carré semble un peu trop grand, et ses yeux noirs hantent le visage. Ses lèvres sont légèrement pincées mais promettent une douceur incomparable. Il est rasé de près. Son collier, plus large que la moyenne, cache sa pomme d'Adam. Son torse, dévêtu, est recouvert d'une fine toison noire qui se transforme en ligne avant de disparaître sous la ceinture de son pagne.L'esclave a subi l'examen sans broncher. Il tremble un peu.

 

- Allez, rentre.

 

Il s'exécute aussitôt, s'arrêtant au centre de la pièce. Elle est grande, couverte de paillasses et de tables. Une odeur de sexe plane en permanence entre ces murs. L'esclave s'est laissé tomber à genoux, la tête baissée autant que lui permet son collier, les mains dans le dos. Calith ferme la porte derrière lui, la verrouillant d'un petit sort. Puis, sans quitter l'asservi des yeux, il s'approche d'une table, pose le dossier, se déshabille. C'est la distraction qu'il lui fallait. Elihus ne viendra jamais le chercher ici. Et puis... s'il n'en a rien dit, le roi trouve bien cruel que Voinon ait amené l'esclave ici pour lui montrer ce à quoi il n'a pas le droit. Ce dernier reste immobile dans cette position, réveillant l'intérêt d'une certaine partie de l'anatomie du roi. Calith s'approche à pas mesuré de l'asservi, s'arrête juste devant lui. A la hauteur idéale, l'esclave n'a qu'à ouvrir la bouche pour inviter son souverain à assouvir ses envies. Et ce dernier ne prive pas.

 

Il ne peut retenir un soupir d'extase quand la bouche, chaude et accueillante, enveloppe son membre sensible. Avec douceur et savoir-faire, l'esclave joue longuement de sa langue pour explorer le sexe qui s'est introduit en lui. Puis, avec précaution, il l'aspire légèrement, imprimant des mouvements de va et de vient. La main posée sur le crâne rasé, caressant la douceur de ses cheveux ras, Calith le laisse aller à son rythme, submergé par des vagues de plaisir. Et quand le plaisir devient trop fort pour se contenter de ces caresses, la main se fait poigne, et immobilise la tête. C'est alors le bas ventre qui, presque de manière compulsive, s'engouffre dans cet havre de bien-être. La réalité s'estompe peu à peu, tandis que seuls les prémices du bonheur approchent. Accélérant ses mouvements, encouragé par l'esclave docile, Calith laisse son plaisir guider ses gestes. Jusqu'à ce que la jouissance l'emporte dans un feulement rauque. Il reste immobile, caressant toujours le crâne sous ses doigts, pendant que l'esclave donne les derniers coups de langue. Il lui faut quelques minutes avant de réellement reprendre pied dans la réalité.

 

- Lève-toi.

 

La voix est douce mais l'ordre demeure. L'esclave se lève sans un mot et reste immobile, tête baissée. D'un geste, le roi dénoue le pagne. Puis ses doigts se posent brièvement sur l'anneau alors qu'il murmure l'incantation. L'anneau se desserre immédiatement. Calith n'a aucune difficulté à le récupérer. Mais l'asservi ne bouge toujours pas, comme s'il attendait un ordre. D'une main douce, le roi effleure le sexe encore endormi. Puis les doigts s'aventurent entre les cuisses pour le caresser. Une respiration plus profonde, un frémissement intéressé du membre lui prouvent qu'il est sur la bonne voie. Alors ses doigts remontent la colonne de chair, l'éveillant enfin. Ses gestes sont doux, mesurés, destinés à lui donner du plaisir. Si l'esclave garde les bras le long du corps et la tête baissée, il respire cependant plus rapidement. Et tout son corps semble pencher vers son souverain. Mais il se reprend et se redresse. Calith n'a pas raté ce manège mais poursuit ses caresses, l'excitant toujours plus.

 

Il règne un silence sépulcral dans la salle des plaisirs. Seule la respiration hachée de l'esclave se fait entendre. Lorsque son corps penche à nouveau vers Calith, attiré par sa chaleur et sa douceur, le roi l'attire vers d'un tendre mouvement de bras autour de ses épaules. Comme répondant à un accord muet, l'esclave pose son front sur l'épaule offerte, et sa main ose  s'accrocher à la nuque. Le souffle de plus en plus court montre tout le bien-être que lui procure ces caresses. Car si Calith n'en a rien dit, il n'ignore pas que le bourreau a sans aucun doute omis de libérer l'esclave de cette entrave une fois par semaine. Et si, d'ordinaire, il ne se laisserait jamais aller à ce genre de gestes sur un esclave, le bien-être qu'il a ressenti mérite bien une petite contrepartie. Le souffle de l'asservi est de plus en plus saccadé et il ne faut pas longtemps pour qu'une vague de plaisir l'emporte, sans un gémissement, sans un bruit. Mais son plaisir était intense, sans aucun doute, car ses jambes peinent désormais à le soutenir et il glisse, lentement, contre le corps de son souverain et s'affale à terre.

 

Calith suit le mouvement de l'asservi et le serre à nouveau contre lui. Dans le silence le plus complet, ils restent ainsi de longues minutes apaisantes, à partager leur chaleur respective. L'esclave peine à retrouver son souffle et ses membres sont agités de faibles tremblements. Spontanément, Calith caresse une dernière fois le crâne rasé et y dépose un léger baiser. Qu'importe le statut de cet homme, ils ont partagé un moment de grâce et Calith veut l'en remercier. Qu'importe si un roi ne devrait jamais s'abaisser à de tels gestes sur un asservi. Du moins, certainement pas dans cette pièce sordide. Si le père de Calith restait fidèle à son épouse et n'allait jamais voir des esclaves, ce n'est pas rare, dans d'autres royaumes, qu'un membre de la cour partage sa couche avec un esclave. Alors non, Calith n'a pas à se sentir mal à l'aise. C'est pourtant d'une voix sèche qu'il ordonne :

 

- Débarrasse-toi de.. ça.

 

D'un geste vague, le roi désigne les traces de plaisir de l'esclave. Ce dernier prend immédiatement son pagne pour essuyer le ventre de son souverain, l'air mortifié, avant de se nettoyer soigneusement. Sans un mot, Calith reprend l'anneau et le fixe, à l'aide du sort, sur le sexe de l'asservi. Puis, sans un regard pour lui, va s'habiller rapidement. Le moment de grâce est terminé.

 

- Va reprendre tes activités. Et pas un mot à quiconque.

 

Il reprend son dossier et quitte la pièce sans un regard derrière lui. Il n'ignore pas que les esclaves parlent entre eux. Qu'un esclave jure avoir pris du plaisir avec son roi lui apporterait respect et admiration de la part des autres. Ou jalousie. Et rapidement, dans tout le château, tout le monde serait au courant. Non qu'il ait honte. Mais dans ses premiers jours de règne, se fourvoyer dans les bras d'un esclave, dans cette salle répugnante, ne serait pas du meilleur effet.

 

 

 

 

De retour dans ses appartements, après avoir reposé le dossier dans le bureau, Calith se laisse tomber dans le fauteuil qu'il a fait installer devant la fenêtre. La distraction a trop bien fonctionné. Oubliés les dossiers en cours, oubliée la mort de ce cher baron de Beoan. Le souvenir de la bouche si douce autour de lui le hante. Tout comme ces yeux, qu'il n'a jamais croisé, si graves, si touchants. Calith sent, sans même le voir, que son esclave habituel rôde dans la pièce, désemparé, attendant un ordre. Il doit en avoir le cœur net. Sans se retourner, sachant l'esclave à l'affut de la moindre parole, il ordonne :

 

- Va me chercher Voinon. Et apporte également de quoi manger.