Jérémias est rassuré de voir que son roi, cet homme puissant, plein de sagesse, prend la situation en main. Oui, le roi va gérer l'évènement, en tirer les bonnes conclusions et prendre la meilleure décision. Alors le garde lui sourit, soulagé, heureux de ne plus être responsable de cette terrible nouvelle. C'est presque serein qu'il conduit Calith à travers le dédale de couloirs, jusqu'à sortir du château. Là, dans le regroupement de maisons qui vivent dans l'ombre de la forteresse, un homme attend, fourche à la main. Ses vêtements en laine grossière, maculés de terre et de tâches, indiquent sans risque de se tromper qu'il vit du travail de la terre. Son visage, mangé par les rides, est buriné par le soleil. Et c'est une voix rocailleuse qu'il commente l'arrivé de Jérémias et de Calith :
- Ah ben c'pas trop tôt ! C'est qu'j'ai pas qu'ça à faire, moé.
- Il suffit, manant, ne t'adresse pas ainsi à ….
D'une main douce, Calith interrompt la démonstration d'autorité de Jérémias. Son rang n'a pas d'importance, pas plus que la manière dont lui parle ce paysan. D'un haussement d'épaule, ce dernier montre bien ce qu'il en à faire, des remontrances du garde. Et leur dit :
- C'par ici. V'nez don' voir.
Il entraîne Jérémias et Calith entre les maisons, dont les murs sont si rapprochés qu'un homme bien charpenté ne passerait pas. Le soleil hivernal n'éclaire pas ce passage. Mais, sentant sous ses pas des matières spongieuses, Calith préfère ne pas voir, en fait. Ils débouchent enfin dans une minuscule cour, où la boue a gelé, laissant un sol bien inégal. Des grognements bestiaux résonnent entre les murs hauts et Calith regrette soudain de ne pas avoir plus que sa dague sur lui. Et s'il a de l'affection pour Jérémias, il n'est pas persuadé que le garde sera en mesure de le protéger.
- Regardez-t-y un peu c'que j'viens d'trouver, par ici.
Le paysan, le visage marqué par l'indignation, leur montre du bout de fourche une mangeoire, creusée dans un mur. Coincé dans un recoin de l'auge, une masse sanguinolente. Les couinements sourds s'amplifient, provenant de l'espace, noir, derrière l'auge. La porcherie. Et le paysan d'expliquer :
- C'est qu'c'est l'heure d'la bouffetance pour les cochons. Mais quand j'suis arrivé, z'étaient tout excités. Pace qu'y avait ça, dans l'auge. Et qu'y pouvaient pas y attraper.
Calith, le ventre noué par un terrible pressentiment, demande :
- Vous ne nous avez pas fait venir pour un peu de nourriture coincée, si ?
- Pardi qu'non ! Pensez ben qu'j'sais reconnaître un service trois pièces quand j'en vois un !
- Humain ?
- Ça pour sûr !
Jérémias a pâli et s'écarte précipitamment pour rendre son déjeuner contre un mur. Calith ne se sent guère mieux mais tente de rester stoïque :
- Vous venez de trouver des organes génitaux masculins dans l'auge de votre porcherie, c'est bien ça ?
- Ben oui ! Z'êtes long à la comprenette, hein, dans la haute !
- Bien. Ramassez … ça, et mettez-le dans une toile cirée. On vous la rendra.
L'homme grimace mais obtempère. Calith se sait incapable de récupérer la masse sanguinolente. Et Jérémias semble décidé à redécorer toute la cour. Détournant le regard, Calith patiente le temps que le paysan termine son ignoble besogne. Et c'est du bout du bras qu'il ramène le paquet, escortant un Jérémias au bord du malaise. Calith ne s'arrête pas, essaie d'oublier ce qu'il transporte et se rend directement dans l'office du médecin. Il fait s'allonger Jérémias sur le lit d'auscultation, dépose la macabre découverte sur une table. Puis, il demande à un esclave d'aller chercher le médecin en toute urgence.
Moins de cinq minutes plus tard, l'homme arrive. Il semble avoir copieusement arrosé le retour des troupes et titube un peu. Il examine d'un regard le garde, concluant que ça lui passera. C'est de toute façon la présence du roi dans son humble office qui le perturbe. Un roi qui annonce d'une voix blanche :
- Nous venons de découvrir ceci. Pouvez-nous nous confirmer l'origine de... ça. Et nous dire si le... euh... prélèvement est récent ou non.
Le médecin garde un sang-froid tout professionnel en découvrant le contenu du paquet de toile cirée. Et annonce, sans hésiter, qu'il s'agit bien d'un organe sexuel humain, masculin. Prélevé tout récemment, il y a quelques heures à peine. Calith comprend aussitôt. Laissant Jérémias aux bons soins du médecin, il quitte précipitamment les lieux et se dirige d'un pas vif vers la cour. Son visage fermé et sa démarche dissuadent les gens de l'approcher.
Loundor est en pleine conversation avec ses hommes. Mais ça n'arrête pas le roi, qui fend brusquement le petit groupe et attrape son Général par le bras pour l'entraîner dans son bureau.
La porte est encore en train de se refermer quand il annonce :
- On a une nouvelle victime. J'ignore si elle est encore vivante ou non. On doit absolument la retrouver. C'est peut-être encore temps de la sauver.
En quelques phrases concises, il lui parle de la macabre découverte. Loundor saisit immédiatement l'urgence de la situation. L'assassin a l'habitude de laisser souffrir ses victimes. Ce qu'ils viennent de découvrir étant tout récent, ils pourront peut-être retrouvé la victime encore en vie. Ou du moins, son corps encore chaud. Avec un laps de temps si court, ils pourront peut-être trouver plus facilement des indices. Le visage de Loundor reflète toute la gravité de la situation. Ouvrant la porte, il ordonne à sa meute de se rassembler. Sa voix, forte et autoritaire, attire l'attention de la foule massée dans la cour. Une poignée de minutes plus tard, le bureau de Loundor grouille de loups-garous qui se transforment. Et sous le regard ébahi de la foule, des dizaines de loups se ruent dans le château.
Les loups sont bien plus rapides que les humains, et leur odorat, bien plus développé. Une demie-heure s'écoule avant qu'un hurlement lugubre résonne entre les murs du château : ils ont trouvé la victime. Calith se précipite vers l'origine du cri, rapidement rejoint par Loundor, qui avait gardé forme humaine pour coordonner loups et hommes.
La meute s'est regroupée devant les appartements du Comte de Dascien. D'une main fébrile, Calith ouvre la porte pendant que Loundor félicite ses loups et les renvoie à la fête.
Le comte de Dascien est debout, au pied du lit. Les poignets et les chevilles sont écartelés par de solides cordes de chanvre, nouées à l'armature du lit à baldaquin. Un sous-vêtement profondément enfoncé dans sa bouche l'empêche de crier. Son ventre est parsemé de balafres. Son entrejambe, vide, laisse s'écouler des flots de sang.
- Il est encore vivant !
L'exclamation de Loundor tire Calith de son sinistre examen. La poitrine du comte se soulève effectivement de manière infime. Mais l'homme est inconscient. A ses pieds, une mare de sang macule le tapis fatigué. Calith refuse de le laisser mourir sans qu'il leur en apprenne un peu sur son agresseur. Mais il a beau lancer des sorts de guérison, il n'obtient que des gémissements. Le Comte de Dascien ne reprend pas conscience.
- Tu prolonges son calvaire, Calith. Il a perdu trop de sang.
Le Général n'est pas du genre à baisser les bras. S'il dit ça, d'une voix si douce, à son roi, c'est qu'il a compris qu'ils arrivaient trop tard. Calith s'entête pourtant, s'épuisant à lancer les sorts les plus puissants qu'il connaisse. Mais les plaies sont trop nombreuses, trop graves. Alors Loundor attrape son roi à bras le corps et l'éloigne. Et d'un grondement sourd, il répète, encore et encore, qu'il est trop tard, que Calith ne fait qu'allonger l'agonie du noble.
La vie déserte le corps du Comte de Dascien une poignée de minutes plus tard. Loundor cherche aussitôt des indices, quoi que ce soit qui pourrait leur permettre d'en apprendre enfin un peu plus sur ce meurtrier qui se joue d'eux. Le rasoir du comte, gravé à ses initiales, repose sur le lit, couvert de vermeil. Les lieux n'ont pas été fouillés. Le tueur en voulait au comte, pas à ses richesses.
Les ordres du Général ont un goût de déjà-vu, lorsqu'il demande à ce que le corps soit enlevé et préparé pour l'enterrement.
Calith ne décolère pas. Dans la bibliothèque où il a conduit Loundor, il fait les cent pas, jurant et pestant à qui mieux-mieux. Loundor reste calme et réfléchit à voix haute :
- L'assassin a dû être gêné par le couvre-feu. C'est la première fois qu'il tue en plein jour. Il a profité du retour de mes hommes, qui a attiré la moitié des habitants du château dans la cour, pour continuer sa besogne. Sans se faire repérer. Et il a peut-être été dérangé, ou il a parié sur le fait qu'on retrouverait le comte trop tard, en tout cas, il ne l'a pas achevé.
- Quelqu'un l'a peut-être vu ! Les gens allaient et venaient dans les couloirs.
- Mes hommes vont s'en occuper. Ils commencent à savoir ce qu'ils ont à faire …
Les deux hommes gardent un silence désespéré pendant quelques minutes, avant que Calith ne murmure :
- Mais quand va-t-il s'arrêter ? Nous en sommes déjà à quatre victimes... Que vient faire ce prêtre au milieu des nobles ? Quel est leur lien ?
- Les espions de Nala nous en apprendront probablement plus. Les traîtres potentiels qu'ils surveillent se sont peut-être esquivés quand nous étions dans la cour.
- On ne peut pas se contenter de ça. Il y a un dîner, ce soir, pour les retrouvailles. La cour va me harceler de questions.
- Dis-leur que l'étau se resserre autour du meurtrier. Que nous avons une liste de suspects et que ce n'est qu'une question de jours avant qu'on l'arrête. Notre assassin semble avoir un but très précis: tuer certaines personnes. Je ne peux pas croire qu'il les choisisse au hasard. Et il veut à tout prix terminer sa mission.
- Qu'est ce qui te fait dire ça ?
- Le délai entre les meurtres. Il ne s'est écoulé que trois jours entre la mort du Baron de Beoan et celle du Duc de Peliel. A ce moment là, nous avons augmenté le nombre de gardes dans les couloirs et les contrôles. Du coup, il a mis cinq jours pour trouver le moyen de tuer le prêtre sans se faire remarquer. Nous répliquons par un couvre-feu : là, l'assassin a besoin de sept jours, et de prendre des risques considérables, pour tuer le Comte de Dascien. En maintenant le couvre-feu, en renforçant encore les gardes et en annonçant qu'on surveille de près une liste de coupable, il va devoir faire preuve d'encore plus de prudence s'il veut continuer. Et ça va nous faire gagner du temps.
- Et s'il n'a pas de liste ? S'il ne compte s'arrêter qu'au moment où nous le mettrons hors d'état de nuire ?
- On l'arrêtera, Calith.
Le roi lance un nouveau regard désespéré à Loundor. Mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Alima frappe doucement à la porte. Très révérencieuse, elle annonce que le dîner est dans moins d'une heure et que Calith doit se préparer. Poussant un long soupir, Calith se lève. Il n'a pas envie d'aller manger avec la cour, encore moins depuis la sordide découverte. Mais il ne peut pas y échapper et rester ici, avec Loundor, à essayer de découvrir les intentions du tueur lui semble bien vain. Autant attendre d'avoir d'éventuels témoignages.
Une heure lui semblait bien long, pour se préparer. Mais il doit se laver, puis Alima le rase avant d'user force patience et subterfuges pour discipliner ses cheveux. Enfin, l'habillage prend un temps fou, avec ces vêtements richement brodés, aux coupes originales. Le laçage du pantalon en lin noir se fait sur les hanches. Quant à la veste, noire elle-aussi, elle présente un laçage sur le torse, en transversal. Ce sont de fins lacets couleur argentée, et les mettre en place met à mal la patience de Calith. Finalement, c'est à peine à l'heure qu'il arrive dans la salle du trône, où tout le monde est déjà réuni. Le silence se fait, à son arrivée. Tous les regards sont braqués sur lui, dans l'attente d'une déclaration. Prenant sa voix la plus ferme, il proclame :
- Soyez tous les bienvenus dans la salle du trône. Ce soir, nous fêtons le retour de nos amis, de nos familles. Ils ont œuvré, eux aussi, à la chute de l'Imposteur. Chacun à leur manière, chacun apportant ses compétences pour mener à bien notre mission ! Merci à eux !
Levant sa chope, qu'un esclave vient de remplir, il les remercie encore une fois. Ils sont tous installés à une table, avec leurs proches. Il boit une longue gorgée d'hypocras, imité par l'ensemble des personnes présentes. A une autre table, les soldats de l'escorte. Lorsque le silence revient, il lève sa chope dans leur direction et déclare :
- Et merci aux soldats qui nous les ont ramené sains et saufs !
Des exclamations fusent de toutes parts. L'alcool coule à nouveau, jusqu'à ce qu'un noble se lève et porte son verre à la longue vie du roi.
Mais Calith n'en a pas terminé. Restant debout, il leur fait signe de s'asseoir. Et annonce :
- J'ai le regret de vous informer de la mort du Comte de Dascien, plus tôt dans l'après-midi. D'après nos premières constatations, il s'agit du même meurtrier que pour les précédentes victimes. Mais il sera la dernière victime. Nous avons une liste de suspects, sous étroite surveillance. Nous ne sommes plus sous le règne de Lombeth, aussi refuse-je que des innocents soient envoyés en prison. Seuls les coupables, reconnus grâces à de vraies preuves infaillibles, sont engeôlés. Ce n'est plus qu'une question de jours avant qu'il ne vous soit présenté, ce tueur qui croit pouvoir nous défier. Et il sera châtié.
Calith s'assoit, l'air impassible. Pourtant, il scrute les visages, à la recherche de leurs réactions. Et par un miracle qu'il ne s'explique pas, la plupart approuvent ses paroles. Ils ne protestent pas, ne s'indignent pas. Ils ont confiance en lui. Cette foi en sa capacité de neutraliser le tueur le met mal à l'aise. Mais un rapide geste de la tête, de la part d'Elihus, le rassure. Il a su se montrer convaincant.
Elihus, assis à la droite de son roi, tandis que Loundor est assis à sa gauche. La table royale est également composée des fidèles conseillers et des responsables. Sur le plateau recouvert des plus belles nappes, d'innombrables plats sont disposés : ici des salades composés, là des viandes en sauce, là-bas des poissons. Les viandes rôties n'arriveront que plus tard. Et cet étalage de nourriture, devant lui, ne fait que couper l'appétit de Calith. Le simplet, les meurtres, la demande en mariage. Non, il n'est décidément pas d'humeur à festoyer.
Les deux tables réservées à la cour bruissent des murmures suscités par l'annonce du roi. Calith détourne rapidement la tête, écœuré par leur curiosité. A la table des soldats, les colonels de Loundor côtoient les hommes partis à Rocnoir. Mais là, il ne détourne pas le regard. Il ne lui faut qu'une poignée de secondes pour trouver son esclave. Il est assis tout au bout de la longue table de bois, à côté d'un autre asservi. Les deux seuls du détachement parti à Rocnoir. Il est en train de manger, sans s'empiffrer comme il le faisait avant. Il prête également attention à ce qu'il se passe autour de lui, écoutant la conversation tenue par les soldats les plus proches de lui. A ce moment précis, d'ailleurs, l'un des hommes se tourne vers lui et lui parle. Calith est bien trop loin, et la salle bien trop bruyante, pour qu'il entende ce qu'il se dit, mais il voit distinctement les lèvres du simplet remuer. Et le soldat éclater de rire.
Une colère aussi soudaine que puissante se répand dans les veines royales. Il déteste ce soldat, si proche de son esclave, qui lui fait la conversation comme si de rien n'était, qui entend sa voix sans réaliser la chance qu'il a. Il déteste l'amitié qui se noue entre eux alors que, il est condamné à garder ses distances.
Une claque sur l'épaule, suivie d'un éclat de rire tonitruant, le ramène à la réalité. Loundor s'esclaffe. Et Calith réalise qu'il doit faire un effort, encore une fois, pour faire bonne figure. Ne pas s'attarder sur l'esclave mais reprendre sa vie et ses devoirs de roi.
Mais malgré tous ses efforts, malgré toute la bonne volonté qu'il met à essayer de s'intéresser aux conversations, la soirée lui semble interminable.
La nuit est déjà bien avancée quand Calith quitte la salle du trône. Jérémias, surgi de nulle part, l'escorte jusqu'à ses appartements. Et tandis que le roi se fait aider de Lanen pour enlever ses riches vêtements, le garde reste devant la cheminée, feignant d'inspecter les lieux, remettant des bûches dans l'âtre, réarrangeant la disposition des bibelots sur la table. Pris d'une soudaine inspiration, Calith ordonne :
- Jérémias, va trouver Voinon et dis-lui que je passe la nuit avec Lanen. Qu'il ne l'attende pas avant le service du petit-déjeuner.
Le garde fixe un moment son roi, tentant de garder un air impassible, sans grand succès. Il quitte la pièce a grands pas rageurs. Lanen, lui, a suspendu son labeur. Il jette un regard surpris à Calith, peut-être car il ne se doutait pas qu'il connaissait son nom, peut-être car il s'imagine déjà passer la nuit dans le lit royal. Mais dans cette surprise, Calith décèle une pointe de ressentiment. L'esclave lui en veut-il d'avoir éloigné Jérémias ? Ou de projeter de coucher avec lui ? Calith est trop fatigué pour se préoccuper de la réelle signification de ce regard. D'une voix brusque, il lui ordonne de poursuivre. Puis, une fois déshabillé, il procède à une rapide toilette avant de passer son habit pour la nuit. Et alors qu'il se glisse sous l'édredon, Jérémias revient, essoufflé.
- Oh ! Je... je suis navré, Sire, j'arrive pas au bon moment.
- Au contraire. Rentre.
Rassemblant sa dignité, alors qu'il est au lit et vêtu pour, Calith fixe tour à tour Lanen et Jérémias. Et leur annonce :
- Jérémias, si on te demande, tu diras que tu as passé la nuit dans mes appartements. Maintenant, allez profiter de cette nuit ensemble. Essayez de vous trouver un endroit discret, histoire que ces petits arrangements avec la vérité passent inaperçus.
Jérémias et Lanen se regardent un instant, n'osant croire à ce qu'ils ont entendu. Alors Calith, souriant, leur dit :
- Vous croyiez que je n'avais pas remarqué vos regards ? Vous avez quartier libre, tous les deux. Mais ne faites rien qui pourrait me faire regretter cette décision.
D'une même voix, le garde et l'esclave le remercient, un sourire radieux sur le visage. Leurs mains s'effleurent, le temps d'un battement de paupières, puis ils se dépêchent de quitter les lieux pour se trouver leur nid d'amour.
Resté seul, Calith sourit tristement. Puis souffle la chandelle.