Deux loups rentrent dans la pièce, à la suite de leur Alpha. Puis c'est Calith, suivi de peu par Iezahel qui s'avancent. Enfin, bon dernier, un Elihus blême chancèle en découvrant les lieux.
C'est une cave voûtée, toute en pierre apparente, particulièrement longue mais finalement assez étroite. Des braseros diffusent une lueur tamisée qui danse sur les murs. Calith pâlit, lui aussi, à mesure qu'il remarque les meubles et les instruments qui remplissent la pièce. Il y a quasiment autant d'objets que dans la salle du bourreau, mais beaucoup sont clairement d'ordre sexuel. Le roi s'est rapproché de son esclave et lui serre doucement la main, en soutien muet. Des chaînes et des cordes sont présentes le long des murs et descendent du plafond. Au bout de l'une des cordes, le corps sans vie de Jeus. Et une chaise renversée, à ses pieds, prouve qu'il s'est lui-même pendu.
Ils ignoraient l'existence d'une telle pièce, tous autant qu'ils sont. Et c'est avec une fascination morbide qu'ils observent les instruments qui servaient aux soirées de débauche.
Loundor jure. De toute sa rage, de toute sa spontanéité, il débite les pires insanités qu'il soit. Parce que le Général, s'il ne rechigne jamais devant une bonne bagarre et de la violence, il ne supporte pas qu'on moleste quelqu'un. Qu'on lui fasse du mal par plaisir. Et découvrir ce qu'il s'est déroulé, là, sous leurs pieds, ça lui retourne le ventre et le remplit de rage. Rage envers ces hommes qui ont pris du plaisir, ici-même. Alors il jure et blasphème avec fureur.
Et Elihus ne bronche pas. Il tourne autour du corps sans vie de Jeus, l'archiviste qu'il connait depuis des années. Il se souvient de leurs longues discussions passionnées sur l'état des archives, leur importance, la préservation de ce savoir. Il repense à leur unique réunion de décideurs de justice, quand ils ont jugé la poignée de voleurs arrêtés. Il se rappelle l'attitude si compatissante de Jeus, qui cherchait à tout prix à minimiser les peines. Il se souvient, et il ne peut croire que son ami soit lié à cette histoire sordide. Il refuse d'envisager la possibilité qu'il ne se soit pas contenté de recopier un texte insoutenable, mais qu'il ait été témoin de ces agissements. Qu'il y ait pris part, et avec plaisir encore. Non, il ne peut pas l'admettre.
Calith, lui, frissonne. Pas de froid, non, même si la température dans cette pièce n'est pas très élevée. Il frissonne en découvrant la croix, là-bas, au fond de la pièce. Quelqu'un semble murmurer les lignes qu'il a lu, sur les manuscrits, tout à l'heure. Son imagination fait le reste. Iezahel est soudain attaché tout contre la croix, pleurant, suppliant qu'on abrège son supplice. Et des hommes, autour, se caressent en riant de lui. La main de l'esclave, serrée dans la sienne, lui broie les doigts. Alors le roi secoue doucement la tête pour chasser cette sinistre vision. Et d'un ton autoritaire, il ordonne :
- Qu'on fasse enlever le corps. Et qu'on scelle cette pièce. Loundor, Elihus, poursuivez l'enquête et trouvez des preuves sur sa culpabilité.
Il entend à peine les réponses et se détourne vivement, entraînant Iezahel à sa suite. Il ne s'arrête pas, non plus, lorsqu'il traverse les couloirs et qu'on l'interpelle. La nuit est déjà tombée et pare le château de ses sombres atours. Lorsqu'il pénètre dans ses appartements, Lanen est sur le qui-vive, prêt à préparer le bain royal. D'une voix brusque, Calith lui dit :
- Prépare le bain, et fais monter deux repas froids. Ensuite, quand tu auras terminé, tu auras quartier libre avec Jérémias.
Il se dirige d'un pas vif vers la fenêtre. Si son regard se perd sur la forêt, sombre et inquiétante dans la nuit, ses pensées sont ailleurs. Dans une cave, si propre et si aérée d'apparence, si sordide quand on sait ce qu'il s'y est passé. Les deux esclaves s'affairent dans son dos, chuchotant d'une voix à peine audible, mais il n'y prête pas attention. Jeus a-t-il été pris de regrets, pour mettre ainsi fin à ses jours ? A-t-il réalisé l'horreur de ses actes ? Et pourquoi a-t-il tué toutes ces personnes ? Le faisaient-elles chanter ? Une vague de colère envahit le roi. Encore et toujours des questions ! Plus cette histoire avance, plus les interrogations sont nombreuses. Et d'ailleurs, ce ne sont peut-être que des évènements isolés, sans rapport l'un avec l'autre. Y-a-t-il réellement un rapport entre le tueur et Jeus ? Ne serait-ce pas trop pratique, qu'il soit le meurtrier ?
Un toussotement, dans son dos, le fait se retourner. Lanen, tout obséquieux, lui annonce que le bain est prêt et qu'un repas leur sera apporté d'ici une heure. Il le remercie chaudement pour cette soirée libre et quitte les appartements.
D'un pas lent, alourdi par les découvertes récentes, Calith s'avance dans la salle d'eau. Tout en douceur, Iezahel vient l'aider à se déshabiller. Puis il se glisse dans la large baignoire, laissant l'eau chaude détendre ses muscles. Mais ce n'est pas suffisant. Alors, d'une voix douce comme de la soie, il lui demande :
- Viens.
Iezahel marque un temps d'arrêt, scrute le visage de son roi. Ce qu'il y lit le rassure, visiblement, puisqu'il se déshabille lentement et se glisse dans l'eau. D'un geste doux, Calith le guide jusqu'entre ses jambes. Et sans le brusquer, il le penche légèrement en arrière, de manière à ce que le dos de l'esclave repose contre le torse du roi. Et délicatement, il passe ses bras sous ceux de Iezahel, pour le serrer contre lui. Ses mains caressent doucement son ventre et il cale son menton sur son épaule pour lui demander, dans un murmure :
- Réponds-moi sincèrement : tu es bien, comme ça ?
- Oui Sire.
- J'ai besoin de savoir, Iezahel. Je n'y reviendrais plus, ensuite, je te le promets.
Contre son torse, les muscles dorsaux se raidissent. Mais d'un léger hochement de tête, Iezahel donne son accord. Alors, choisissant avec soin ses mots, Calith l'interroge :
- Jeus, il était présent lors de ces soirées ?
- Oui. A chaque fois.
- Elles avaient lieu régulièrement ?
- Une fois par semaine, environ.
- Et le reste du temps ? Tu étais chez le bourreau ?
- Oui.
- Et il … s'occupait souvent de toi ?
- Trop souvent. Enfin, j'en ai l'impression. Le reste du temps, j'étais dans le cachot du placard. Et je n'avais pas vraiment la notion du temps.
Les aveux sont murmurés, à peine plus fort que le clapotis de l'eau contre les parois de bois. Un silence douloureux ponctue chacune de leurs paroles. Calith, la gorge nouée, accentue ses caresses et joue doucement avec les poils autour de son nombril.
- Le bourreau était présent, lors ces soirées ?
- Oui. Toujours. C'est lui qui s'occupait de... de l'aspect matériel. C'était son métier. Il savait comment contraindre le corps sans le briser.
- Et les autres ? Qui était-ce ? Tu connais leurs noms ?
- Non. Ils... ils ne prononçaient jamais de noms.
Calith accepte cette déclaration sans broncher. Il se doute bien, pourtant, qu'un ou deux noms avaient été lâchés. Mais quand le corps hurle de douleur, que l'esprit panique et que la seule obsession qui reste, c'est que ça s'arrête, peut-on réellement prêter attention à un nom ? Et de tout son cœur, de toutes ses forces, il souhaiterait arrêter là cette discussion pénible, le serrer dans ses bras et lui faire oublier tout ça. Sauf qu'il refuse de laisser ces hommes libres, vierges de tout soupçons. Ils doivent être arrêtés, jugés, condamnés. Et pas à des travaux d'utilité publique. Ils doivent être exécutés, de manière douloureuse, si possible. Alors il insiste encore, Calith, le cœur au bord des lèvres, répugnant à retourner le couteau dans la plaie :
- Tu peux me les décrire, alors ?
- Il y avait le roi. Et un vieux, mince, toujours bien habillé et plutôt bel homme.
- Péliel.
Calith dépose un baiser léger sous l'oreille de l'esclave, en guise de remerciement. Il ne montre rien de son trouble, poursuit ses caresses. Mais dans le silence qui s'éternise, son esprit travaille. Les lignes du manuscrit, qu'il n'a lu qu'une fois, sont comme gravés au fer rouge dans sa mémoire. Et les initiales, peu à peu, dévoilent les identités. « L. est passé dans leurs dos, et d'une incantation chuchotée, il resserre légèrement leurs colliers. » Lombeth, bien sûr, qui d'autre ? Un homme tyrannique, qui aime faire souffrir les autres, capable d'utiliser la magie. « T. s'est rapproché et note consciencieusement la hauteur à laquelle s'élèvent les mains. » Tathyn, évidemment. Qui d'autre pourrait garder un détachement professionnel face à des hommes qui étouffent ? « P. s'est glissé dans le dos de l'un des esclaves et lui murmure quelques mots à l'oreille, déclenchant des tremblements. ». Le duc de Péliel, si propre sur lui et si galant avec les femmes de la cour, s'amusait ainsi à tourmenter des asservis.
- Il y avait aussi un homme au crâne rasé.
- Le prêtre Hélion ?
- Je... je ne connais pas son nom. Mais il était prêtre, je crois, parce qu'ils faisaient souvent des blagues sur...
Le murmure s'éteint. Et le roi ne le relance pas. Il ne veut pas avoir plus de détails. Mais il comprend, petit à petit. Des initiales, restent B. et D. non identifiées. Et soudain, pour la première fois depuis la mort du baron de Beoan, tout s'éclaire. B. pour Beoan. D. pour le comte de Dascien. Deux courtes descriptions suffisent pour que Iezahel confirme ses soupçons. Les victimes étaient des bourreaux. Lombeth et Tathyn morts pendant la prise de pouvoir du prince héritier, il ne restait que cinq complices. Dont quatre ont été mutilés avant d'être tués. Et toute trace de compassion pour ce qu'ils ont subi avant de mourir disparaît. La justice royale n'aurait pu rendre un jugement aussi sévère mais ces hommes, capables de telles atrocités, n'ont eu que ce qu'ils méritaient.
- Ils sont tous morts, tu le sais ?
- Oui.
- Et tu sais qui les as tué ?
L'eau s'agite doucement contre les parois. Seul le silence lui répond. Un terrible pressentiment lui broie la poitrine. D'un murmure fébrile, il lui demande :
- Ce n'est pas toi, n'est-ce pas ?
- Non, Sire. Je le jure.
Les paroles de Loundor lui reviennent en tête : non, Iezahel n'est pas le meurtrier. Et il s'en veut un peu, Calith, d'avoir douté. Toujours dans un chuchotement, il poursuit :
- Qui était l'autre esclave ?
Cette fois encore, il n'obtient aucune réponse. Il laisse un peu de temps s'écouler avant de demander :
- Pourquoi tu ne veux pas le dire ?
- Parce que... c'est bien, que personne ne soit au courant. Il n'aura pas à subir le regard des gens qui sauront ce qu'il s'est passé. Il a le droit de mener une vie normale, d'accepter des gentillesses sans se demander si c'est dû au fait que la personne est au courant.
Le cœur de Calith s'emballe. Soudain, il a trop chaud, dans ce bain. Mais il doit savoir. Alors il se contorsionne jusqu'à se retrouver à califourchon sur les jambes de Iezahel. Et son étrange regard vert plonge dans les iris ébènes. D'une voix blanche, il lui demande :
- C'est ce que tu ressens, avec moi ?
- Oui Sire.
Il n'a eu qu'une légère hésitation avant de répondre. Ses yeux clament sa sincérité. Et c'est avec la même sincérité que Calith répond :
- Ce n'est pas lié, Iezahel. Bien sûr que ça me fait mal, de savoir ce que tu as vécu, et que j'aimerais pouvoir effacer ces évènements. Mais ma gentillesse avec toi n'est pas uniquement due au fait que je suis au courant. C'est... parce que tu me plais. Parce que tu es beau. Tu es fort, et pas seulement physiquement. Tu es intelligent et cultivé. Parce que là, et là, il y a de fabuleux trésors.
Au premier « là », Calith a posé, tout en douceur, son index sur la poitrine de l'esclave. Et au second « là », c'est sur sa tempe, que son doigt s'est posé. Et les yeux dans les yeux, il lui avoue :
- Ces horreurs ne peuvent pas me laisser indifférent, forcément. Mais j'ai envie d'être avec toi en permanence. J'ai envie de dormir dans ses bras et je veux partager des moments joyeux avec toi.
Le chuchotement royal prend fin, comme s'il n'osait pas poursuivre plus loin ces aveux. Les obsidiennes se voilent de buée et l'esclave entrouvre les lèvres pour murmurer :
- Ah ! Je t'y prends à dévergonder un de mes loups !
Ce n'est pas un chuchotement, mais un cri triomphal qui retentit dans la salle d'eau. Et ce n'est pas l'esclave qui a parlé, mais Loundor. Calith s'écarte vivement de Iezahel, comme pris en faute. Et ce dernier gronde. Les lèvres retroussées, des yeux assassin, il gronde furieusement contre son Général. Un Général qui lève les mains en signe de reddition et marmonne :
- Bon, il semblerait que loup en question soit partant pour être dévergondé.
Calith éclate de rire. C'est que cette mine penaude, là, sur le visage du redoutable guerrier, il ne la voit pas souvent. Et puis, surtout, il y a la réaction de Iezahel. Ce grognement à la fois possessif et protecteur, qui dit plus que tous les mots à quel point l'esclave tient à lui. Et ce n'est pas qu'uniquement une question de sécurité. Qu'on insinue que le roi le forcerait à lui donner du plaisir est comme une offense pour lui. Et un immense soulagement pour Calith. D'autant que, maintenant qu'il s'est éloigné légèrement de Iezahel, il a rompu tout contact avec lui. Mais l'asservi, sous l'eau rendue trouble par le savon, vient chercher sa main pour la serrer dans la sienne. Alors il rit, Calith, heureux, amusé et soulagé tout à la fois.
Loundor, qui a repris contenance, poursuit :
- Désolé de vous surprendre. Mais comme le soldat posté devant la porte, pour surveiller les allées et venues, est parti s'envoyer en l'air avec ton esclave, et avec ta bénédiction, j'ai pu rentrer sans problème. Et comme je te trouve avec ton garde du corps à batifoler dans l'eau...
- Voyons, Loundor, je pensais que c'était Elihus, le rabat-joie chargé de faire respecter la bienséance.
C'est au tour du Général, de gronder, sous l'insinuation. Il hausse ses épaules massives et marmonne :
- Bah, moi, c'que j'en dis. Tant que vous êtes heureux, ça me va...
Calith sourit toujours, heureux de sentir la main de Iezahel dans la sienne, heureux d'entendre ces mots dans la bouche du redoutable Général. Et même l'esclave a abandonné son air menaçant pour esquisser un semblant de sourire. Loundor fouille dans ses poches et en sort un papier soigneusement plié. Et, parfaitement sérieux désormais, il annonce :
- Les prêtres chargés de préparer le corps de Jeus ont trouvé ça dans ses poches.
- Des aveux ?
- J'aurais préféré. Je vous le lis ?
Deux hochements de tête simultanés lui répondent. C'est qu'ils sont bien, là, dans l'eau encore chaude, main dans la main. Loundor, nullement perturbé par la scène, entame sa lecture.
Sire,
Mes jours sont comptés. Je le sais depuis le décès du prêtre Hélion. J'ai compris, alors. Et j'ai su que j'étais sur la liste.
J'ai observé avec beaucoup d'attention votre enquête. Vous ne fournissiez que peu d'informations mais ça m'a suffit pour comprendre que vous échouiez.
Vous avez laissé le Comte de Dascien se faire tuer dans d'atroces conditions. Je suis le dernier. Mon tour arrive, ce n'est plus qu'une question de jours.
Vous devez savoir, désormais, ce qu'il se déroulait lors de ces Soirées. Je ne regrette rien, Sire. J'y ai pris un plaisir intense, que peu de personnes peuvent comprendre. Nous nous comprenions, tous les sept. Sept, à partager cette jouissance, à connaître ce secret. S'ils l'avaient su, les autres nous auraient regardé de travers, auraient condamné nos actes sans chercher à comprendre. Ils n'auraient pas vu plus loin que leur précieuse bienséance. Des moutons, incapables de comprendre qu'on puisse vivre différemment. Nous cachions alors soigneusement nos soirées, masquions notre amitié en public. Ce trésor était à nous, rien qu'à nous.
Je ne regrette rien, Sire. Que les semaines étaient longues, en attendant ces Soirées ! Que les journées paraissaient fades, en comparaison ! Me voici à la fin de ma vie, à l'heure du bilan. Et je crois pouvoir m'exprimer au nom de mes amis : de toute notre vie, ces moments étaient les plus précieux et les plus heureux.
Mais le tueur est après moi. J'avais l'espoir absurde que vous pourriez l'arrêter avant qu'il ne s'en prenne à moi. J'ai déposé la corde sur votre lit, Sire. Plus tard, j'ai déposé la bourse en cuir sur votre bureau. Je vous offrais des indices sur un plateau d'argent, et vous avez été incapable de les comprendre. Le manuscrit, envoyé par mes soins, aurait dû vous permettre de comprendre enfin. Mais vous n'avez rien fait. Vous n'avez pas voulu voir le tueur.
Je ne voulais pas vous parler face à face. Je ne voulais pas vous raconter, explicitement, ces Soirées et les meurtres qui ont suivi, vengeance de ce moins que rien. Je n'ai pas honte, Sire, et je ne regrette rien. Mais vous n'auriez pas compris. Vous auriez pris fait et cause pour le tueur, j'en suis convaincu. Votre silence, d'ailleurs, est peut-être lié à cette approbation muette.
Je ne veux pas mourir. Mais plus que tout, je refuse d'être l'objet de la vengeance de cet esclave. Je refuse de mourir dans de si atroces conditions. Alors je prends les devants. En me donnant la mort, je fais un ultime pied-de-nez à cet objet de plaisir qui a cru pouvoir agir de son propre chef.
Je ne regrette rien, Sire, et je ne regretterai pas plus au moment où l'air manquera cruellement. Je vais rejoindre mes compagnons et nous pourrons nous retrouver dans l'éternité.
Mais prenez garde, Sire. Prenez garde à votre ombre, car il a pris le goût du sang. Et il ne s'arrêtera pas là.
Votre dévoué, Jeus.