L'esclave rosit, flatté par ce compliment, et murmure un remerciement. Calith, concentré sur lui, poursuit :
Asaukin les accompagne, en tant que garde du corps, puisqu'il n'a aucune raison de garder des appartements déserts. Les hommes de Florain, devant le logement de Marsylia, les saluent très respectueusement et les font rentrer immédiatement.
Mais Dame Marsylia n'est pas en état de terminer. Elle a laissé choir chope et parchemin, et c'est Florain qui, vif, l'aide à s'asseoir alors qu'elle menace de défaillir. Le messager, devinant que la situation est quelque peu compliquée, ramasse le parchemin qui menace d'être mouillé par le contenu de la chope, et le tend à Florain. Puis, après s'est incliné à nouveau face à Calith, annonce :
Severin insiste pour faire une halte, dans un couloir, et récupère draps et couvertures, sans dire un mot.
L'ouïe des loups-garous qui l'accompagnent est bien plus développée, et ils ont repéré l'origine du cri. Au moment où ils s'élancent, un second hurlement déchirant résonne entre les pierres, leur donnant des ailes. Ils dépassent, sans s'arrêter, les geôles, avant de s'arrêter devant une porte fermée. Elle ne le reste pas longtemps, jaillissant hors de ses gonds lorsque Loundor lui donne un vigoureux coup de pied. Ils avaient reconnu la voix bien avant que Calith, un peu en retard, ne découvre l'identité du malheureux. Ils pénètrent tous les trois dans la petite salle, vide à l'exception d'une chaise, d'une table, et d'une malle. Severin est attaché, nu, bras tendus au-dessus de la tête, jambes largement écartées et entravées à des anneaux dans le sol. Et Florain, un faisceau de branches dans une main, qui les regarde, ivre de colère d'être interrompu.
Ce sont des gémissements étouffés qui le réveillent. Le lit est comme parcouru de soubresauts, et la couverture s'agite follement. La soulevant doucement, il découvre Iezahel, roulé en boule, les mains sur la tête pour se protéger, sursautant, se débattant et gémissant à chaque coup porté sur lui dans son cauchemar. Calith est parfaitement réveillé, désormais. C'est déjà arrivé, par le passé, et la première fois, il s'était pris un coup de genou dans les parties, en voulant le tirer de son mauvais rêve en le touchant. Trop dangereux de s'approcher, quand il gesticule comme ça. Alors il bloque ses émotions, prend une grande inspiration, et ordonne, de sa voix la plus autoritaire :
Puis Severin se rallonge sur le lit, et Iezahel reprend le nettoyage de son dos grâce à l'eau désormais chaude, comme si de rien n'était, pour oublier la gêne qui a envahi la chambre. Avec beaucoup de délicatesse, il étale l'onguent sur les plaies à vif, dans un silence religieux. Enfin, il recouvre son dos avec les bandes de tissu, soigneusement essorées. Dans un sourire, il déclare :